Le Grand-Orly Seine Bièvre à l’heure des transitions

Inflation, pénuries de matières premières, guerre en Ukraine, crise énergétique, crise climatique… De court terme ou de long terme, conjoncturels ou structurels, les défis auxquels doivent aujourd’hui faire face les acteurs économiques et la société dans son ensemble sont nombreux… et périlleux. Ils confirment la nécessité de développer de nouveaux modèles - productifs, énergétiques, urbanistiques, etc. - pour accompagner les transitions économique et écologique.

« Le Territoire prend la mesure de ces grands défis économiques et écologiques devenus réalité. Il y a une accélération très forte sur ces enjeux que nous avions déjà identifiés et sur lesquels nous travaillons de longue date. Elle nous pousse aujourd’hui à être plus ambitieux et volontaristes encore »,
expose Fatah Aggoune, Conseiller Territorial délégué aux activités productives et à l'immobilier d'entreprise du Grand-Orly Seine Bièvre.

Définir les orientations stratégiques territoriales

« Le Territoire est engagé depuis plusieurs années dans la définition de plans et schémas stratégiques qui allaient déjà dans le bon sens », précise Pascal Girod, Directeur du développement économique et de l’emploi pour Grand-Orly Seine Bièvre. Le plan climat-air-énergie territorial (PCAET) en est un parfait exemple. Celui du Grand-Orly Seine Bièvre est aujourd’hui en phase de finalisation. « Le dispositif Territoire d’Industrie répond lui aussi à la crise et à ce double enjeu économique et écologique. La situation actuelle pousse plus encore à réindustrialiser et relocaliser pour retrouver une autonomie industrielle. La réindustrialisation a aussi beaucoup d’impacts positifs sur la transition écologique en privilégiant les circuits courts plutôt que les importations émettrices de gaz à effet de serre par exemple. » Comment réindustrialiser ? Quoi relocaliser ? Une étude a été lancée avec l’Alliance des Territoires et le CESI (écoles d'ingénieurs), précise le Directeur du développement économique et de l’emploi : « L’idée est d’identifier sur quoi nous pouvons agir, donc ce que nous devons favoriser avec nos partenaires et les dispositifs disponibles. »

Au rang des nouveaux schémas directeurs, ceux concernant les énergies et la logistique ont récemment été lancés. Ils doivent recenser les projets en cours à l’échelle territoriale mais aussi définir les orientations nouvelles. Un plan stratégique quant à l’économie circulaire sera également bientôt lancé.

Et le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) « va être un acte très important : il va pousser à la transition écologique, pousser les questions de sobriété foncière et énergétique, pousser à la résilience aux effets climatiques avec une autre façon de concevoir les projets urbains, l’aménagement de la ville », insiste Fatah Aggoune.

Le PLUi est actuellement dans sa première phase, celle du Projet d’aménagement et de développement durables (PADD) qui prend en compte aussi bien les enjeux écologiques et économiques que les différents schémas stratégiques déjà élaborés.

Accompagner les acteurs économiques

« Les entreprises doivent aujourd’hui faire face à des défis de long terme - elles devront s’adapter, se transformer - mais aussi de court terme, étant prises dans des contraintes de fonctionnement : inflation, augmentation de l’énergie, rupture de chaîne par le défaut d’approvisionnement en matières premières, difficultés de recrutement. Nous les accompagnons dans tous les cas en assurant notre rôle d’interface, de conseil, de mise en relation, d’animation des démarches et de mobilisation des acteurs à l’échelle territoriale, qui est la bonne échelle », décrit Pascal Girod.

Première mission pour le Territoire : soutenir le tissu économique. Informer les acteurs, en lien avec les partenaires que sont les chambres de commerce, chambres des métiers, clusters, réseaux d’entreprises, de tous les dispositifs existants. « Toute une série d’actions et d’aides concrètes peuvent être mobilisés selon les cas de figure », souligne Pascal Girod. C’est par exemple le dispositif Reboost, mis sur pied avec la CCI, dont l’objectif est d’aider les entreprises à rebondir après la crise sanitaire et qui en est déjà à sa deuxième édition, ou encore CO-AXION, bientôt lancé avec la CCI 94 afin d’aider des clubs d’entreprise à se consolider ou à se créer. C’est également le dispositif « Transitions collectives », lancé en 2021, qui vise à gérer les impacts  post-crise sur l’emploi et à accompagner la reconversion des salariés vers des métiers porteurs sur le territoire.

« Concernant la transformation des entreprises, démarche de plus long terme, il existe aussi des dispositifs de formation, de redéfinition des modèles économiques, de coaching pour intégrer la transition écologique dans le management, dans la stratégie d’entreprise… Ce n’est pas seulement conjoncturel, c’est une tendance de fond : il faut tout ré-interroger », signale le Directeur du développement économique et de l’emploi pour Grand-Orly Seine Bièvre.

Autant de dispositifs qui peuvent être retrouvés dans le « Guide des aides » pérennisé par le Territoire depuis le début de la crise sanitaire. Sans oublier les démarches animées et mises en place par le Territoire au service des entreprises : économie circulaire, GPEC-T, Vitrine des emplois, Hub de l’innovation, etc…

Montrer l’exemple

« Il faut enfin que nous soyons nous-mêmes plus vertueux dans nos pratiques, dans nos politiques, dans nos actions en propre », souligne Fatah Aggoune.

Là encore, le Territoire a pris les devants en misant par exemple sur le biogaz pour les véhicules assurant la collecte des déchets, mission assurée par Grand-Orly Seine Bièvre. « Un élément particulièrement important pour nous est de rendre nos achats plus responsables, dans une optique de transition écologique. Cela fait partie nos orientations stratégiques », précise Pascal Girod, le Directeur du développement économique et de l’emploi.

En interne, des formations vont être menées pour que les agents du Territoire intègrent davantage eux-mêmes la transition écologique dans leurs pratiques, et essaiment autour d’eux.

« Il y a une vraie prise de conscience aussi bien du Territoire que par les acteurs économiques pour plus de sobriété. C’est un mouvement de fond », assure Fatah Aggoune.

Un mouvement de fond, écologique, économique, qui sera au coeur des discussions lors des 5^e Assises du développement économique et de l’emploi du Grand-Orly Seine Bièvre, le 17 novembre prochain à l'Aéroport Orly-Paris.