L'équipe d'innoverda

Innovation

Irene Erdelmeier, fondatrice et présidente d’Innoverda

Innoverda est une startup de la chimie verte basée à Villejuif Bio Park. Son objectif est de placer l’électrique au service de la transition écologique de l’industrie chimique.

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Interview avec Irene Erdelmeier, fondatrice et présidente d’Innoverda, startup de la chimie verte basée à Villejuif Bio Park

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?

Après avoir été diplômé d’ingénieur-docteur en chimie organique à la Technische Universität de Darmstadt (Allemagne) et déposé différents brevets au cours de ma thèse, je suis venue à Paris pour réaliser une année de formation supplémentaire postdoctorale au CNRS dans le domaine de la toxicologie. Souhaitant rester en France, j’ai ensuite intégré une société de biotechnologie pour y travailler sur des projets pharmaceutiques de pointe. Puis j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’Oréal Recherche en tant que chimiste sénior et j’ai ainsi pris la tête de différents projets. C’est au cours de cette expérience qu’avec différents collègues nous avons choisis de nous lancer dans l’entrepreneuriat et avons créé une société développant des antioxydants rares et de nouveaux procédés de productions. D’autres expériences et projets entrepreneuriaux m’ont finalement conduit à fonder Innoverda avec Sylvain Daunay en 2017.

Comment est né le projet Innoverda ?

Au cours de mon parcours au sein de l’industrie chimique, j’ai constaté que la fabrication de certains produits chimiques couramment utilisés nécessite l’utilisation de matières premières non-renouvelables tel que des réactifs corrosifs et toxiques ou de grandes quantités de solvants organiques, le tout demandant régulièrement de hautes températures. Ces procédés chimiques ont ainsi un impact néfaste sur l’environnement et participent à rendre l‘industrie chimique (et notamment pharmaceutique) l’une des plus polluantes au monde.

Pour permettre d’inscrire cette industrie dans la transition écologique, nous développons une nouvelle approche appelée l’électrochimie. L’objectif est d’utiliser la puissance électrique pour initier des réactions chimiques permettant d’améliorer ou supprimer des étapes dans les procédés de fabrications. Ainsi en plus d’être moins impactante pour l’environnement en réduisant les déchets et substituant des produits toxiques ou corrosifs, cette optimisation permet une réduction des coûts de production.

Que propose Innoverda via cette nouvelle technologie ?

Nous avons deux activités distinctes. D’un côté nous travaillons avec l’Université de Paris depuis 2018 sur des procédés permettant de fabriquer par électrochimie des molécules très employées par l’industrie pharmaceutique et souvent en rupture de stock en France, pour en proposer un nouvel accès local et durable.

D’un autre côté nous travaillons avec divers acteurs de la santé sur le territoire en leur proposant une prestation en trois étapes : une étude de faisabilité permettant d’estimer le potentiel d’amélioration des procédés par la voie électrochimique, une étude pré-pilote permettant de déterminer le rendement potentiel de ces procédés et enfin la production, qui est soit implémentée directement chez l’acteur en question, soit réalisée par nos soins via notre atelier permettant de produire plusieurs kilogrammes de produits par mois.

Avez-vous des partenaires qui participent ou vous soutiennent dans ce projet ?

Nous faisons partie du projet Territoire d’Industrie porté par l’EPT Grand-Orly Seine Bièvre qui va soutenir notre croissance et favoriser le développement à plus grande échelle de notre production.

Nous sommes par ailleurs lauréats 2020 du dispositif « Innov’up faisabilité » de la Région Ile-de-France, du prix « seal of excellence » du label européen H2020 et membre du pôle IAR (spécialisé en bioéconomie).

Nous sommes une petite structure avec un projet très ambitieux mais nous sommes bien entourés, j’y crois et je compte porter ce projet jusqu’au bout !